THE FACELESS
In Becoming A Ghost
Death Metal - USA
Changer de direction musicale et artistique n’est pas chose facile. C’est toujours un véritable défi de partir dans des directions qu’une artiste ou un groupe n’a pas eu l’habitude d’utiliser tout au long de son parcours musical mais les changements sont quelque chose de bon et de nécessaire car cela peut être lassant de se retrouver face à un projet musical qu’on pourrait trouver long et lassant car les albums se ressemblent beaucoup trop musicalement et donnent l’impression de ressortir toujours la même recette. Cependant, selon le style musical et le public du groupe en question, cela peut être à double tranchants. Certains groupes ont réussi leur transition tout en gardant leur public quasi intacte (Opeth, Enslaved ou encore Ulver) et puis d’autres qui par manque de maitrise des codes du style musical en question se cassent la figure (OUI C’EST DE TOI QUE JE PARLE SUICIDE SILENCE) et la question que nous pouvons nous poser : Alors, le dernier album de The Faceless « In Becoming A Ghost » va-t-il bien réussit sa transition ?
Pour bien nous remettre dans le contexte, The Faceless est un groupe de Technical Death Metal formé en 2004 en Californie, formé par les légendaires Michael Keene à la guitare, le chant clair et vocodé et au séquenceur ainsi que Brandon Giffin à la basse qui sont actifs au sein du groupe. En seulement 4 ans après la sortie de leurs deux premiers albums studios « Akeldama » et « Planetary Duality » qu’ils sont devenus l’un des groupes piliers du Death Metal moderne et technique mais cependant avec la sortie de leur avant-dernier album « Autotheism » de 2012, on sentait déjà leur volonté de sortir du Tech Death ‘’traditionnel’’ par l’utilisation de chant clair et d’orchestrations grandiloquentes et par la présence de l’EP de 18 minutes « Autotheist » avec ses différents mouvements rangeant le groupe dans la catégorie Metal Prog. Voyons donc ensemble si son successeur « In Becoming A Ghost » ne déroge pas à la suite logique donné par The Faceless.
« In Becoming A Ghost » s’avère être une bonne petite surprise de Tech Death super bien dosé avec un coté Metal Progressif peut-être un poil moins prononcé que sur « Autotheism » mais qui n’en est pas moins marqué par des changements de signatures rythmiques et d’influences diverses et variés qui parcourent ce projet long-durée.
Opeth et Persefone sont les premiers groupes qui peuvent venir à l’esprit à l’écoute de « In Becoming A Ghost » par cette violence et cette technicité toujours aussi présentes et efficaces sans tomber dans la facilité en ne semblant être qu’un simple album de branlette technique. La mélodie est le mot d’ordre qui dirige cet album avec des lignes mélodiques de guitare et de synthés toujours bien dosées ne faisant pas de cet album un tout assez brouillon et vain. Les éléments progressifs imbriqués au sein de cet album tel que les orchestrations très puissantes, les synthés et les orgues omniprésents ou encore l’utilisation très fréquente de chant clair et par la même occasion de vocoder ou encore de la flute de pan sont toujours très justes et rajoutent une certaine tristesse et mélancolie à la musique du groupe. Cette mélancolie est contre balancée par la puissance et le jusqu’au boutisme des partis Technical Death qui crée une confrontation très intéressante et bien qu’il n’y ait pas la maitrise totale d’un « Aathma » de Persefone, il en reste tout de même très beau et puissant. Comme dans l’habitude, l’album est très court et ne dépasse pas les 40 minutes, il est question ici, dans une démarche jusqu’au bouddhisme de condenser un maximum d’idées, de mélodies fédératrices et de puissance en un minimum de temps faisant de « In Becoming A Ghost » un album très digeste et accessible malgré le fait que ça reste un album de Tech Death avec son lot de plans techniques et ses growls/screams surpuissants.
Durant les 42 minutes et les 10 morceaux qui composent cet album :
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In Becoming A Ghost
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Digging The Grava
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Black Star
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Cup Of Mephistopheles
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The Spiraling Void
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Shake The Disease
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I Am
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Ghost Reprise
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(Instru)mental Illness
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The Terminal Breath
The Faceless nous offre un album très poussé et très sophistiqué et d’une beauté assez bluffante tout en proposant un excellent compromis entre le jusqu’au boutisme du Tech Death qui a fait la renommée du groupe et la subtilité ainsi que la complexité du Metal Progressif qui s’associent parfaitement sans que cela semble artificiel. Et même si Persefone est déjà passé par là pour détruire le Tech Death Game avec « Aathma », c’est un véritable tour de force de la part des californiens.
« Un véritable rouleau compresseur qui montre que The Faceless a encore de très beaux jours devant lui »
TaNq